Dans le cadre d’une mission d’animation territoriale entreprise par le Bureau Economique de la Province de Namur, les Bourgmestres des communes de Vresse-sur-Semois, Bièvre et Gedinne ont émis le souhait de développer l’offre d’enseignement et de formation quasi inexistante au niveau local. Des personnes de cette région sont en effet intéressées de suivre des formations afin de se réorienter professionnellement et d’accéder ainsi plus facilement à l’emploi.
L’Instance Bassin Enseignement qualifiant Formation Emploi de Namur a identifié le secteur de la Santé et des Services aux personnes comme potentiellement porteur d’emploi dans cette zone. Elle a organisé des rencontres de travail et mené une enquête auprès des employeurs, qui ont confirmé les besoins d’emploi pour des aides familiaux et des aides-soignants et l’intérêt de créer une offre de formation pour adultes sans emploi dans le sud du bassin namurois.
Un appel a alors été lancé pour trouver un ou plusieurs organismes de formation partenaires. L’Institut Provincial de Formation Sociale (IPFS) de Namur y a répondu, en collaboration avec le CISP Espaces de Ciney.
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Institut Provincial de Formation Sociale (IPFS), Le Forem (Service des relations avec les opérateurs de Namur, AMEF, SAP) – La Mirena – Centrale des Services à Domicile – ASD – ADMR – SPAF – Espaces (CISP) – Province de Namur – Communes de Gedinne, Bièvre, Beauraing et Vresse-sur-Semois – CEFO Namur – BEP – ALE de Bièvre, Gedinne et Vresse-sur-Semois – Maisons de repos du sud de la province de Namur.
14 demandeuses d’emploi ont terminé, en avril 2019, la première partie de leur formation (tronc commun aide familial – aide-soignant), dont 12 qui ont réussi. 9 ont fait le choix de s'orienter vers le métier d’aide-soignant tandis que 3 ont souhaité apprendre le métier d'aide familial et sont parties suivre le module organisé en juin sur Namur.
Au terme de ce long parcours, 3 personnes ont réussi le module d’aide familial tandis que 6 personnes ont terminé avec fruit celui d’aide-soignant. Le 10 février 2021, une remise de diplôme un peu particulière clôturait cette belle aventure. Dans le contexte actuel de la crise sanitaire, c’est en effet en mode Drive In, que les 9 personnes ont pu recevoir officiellement leur précieux document de l’IPFS. Une belle cérémonie pour saluer la motivation et la persévérance de ces étudiants qui se sont lancés dans un parcours formatif de longue durée, mais porteur d’emploi. Sur 7 personnes qui ont répondu à une enquête lancée par l’IBEFE, 6 avaient en effet trouvé un emploi dans les deux mois après la fin de leur formation.
C’est notamment le cas de Valérie B. qui a choisi de se lancer dans la formation d’aide-soignant, après avoir été demandeuse d’emploi pendant 5 ans. Le 1er septembre 2020, elle était engagée dans une maison de repos : « Ce qui me plaît, c’est l’aide aux personnes et de pouvoir communiquer avec elles. C’est vraiment un métier qui me tient à cœur. C’est un job qui me touche. J’ai foncé et je n’ai pas de regret. Le matin, je m’occupe de la toilette et des repas. Le soir, c’est la mise au lit. C’est très physique mais c’est un métier que je ne pourrais pas quitter même si, en ce moment, avec le Covid, c’est très compliqué ».
Pour les employeurs du sud de la province de Namur, la mise en place de telles formations locales ne présente que des avantages. Mme Sylvie Clarinval, Directrice régionale à l’ADMR – Antenne de Dinant témoignait ainsi : « La décentralisation de la formation Aide familial dans une région rencontrant des problèmes de mobilité (peu desservie par des moyens de transport publics) et très décentrée par rapport aux écoles offrant cette formation, est un atout pour un service ayant sa zone d’intervention en milieu rural. En effet, la politique du personnel de l’ADMR est d’engager du personnel motivé, formé et compétent, proche de son domicile. Il nous semble primordial d’organiser la formation des travailleurs au plus près de leur lieu de vie ».
Par ailleurs, dans le cadre de ce projet, des démarches ont été effectuées par l'IBEFE Namur, en vue de permettre aux candidats à la formation d’obtenir un contrat F70bis (remboursement des frais de déplacement et de garde d'enfants, etc.), suite au constat fait par certains établissements de promotion sociale du fait que des personnes en formation d’aide-soignant et d’aide familial sont de plus en plus souvent obligées d’arrêter leur formation prématurément suite à des difficultés financières :
Les personnes en formation n'ont en fin de compte pas pu obtenir un contrat F70bis. Elles ont cependant été dispensées de rechercher de l'emploi pendant toute la durée de la formation.
Pour l'IBEFE Namur, c’est une aberration de décourager des personnes à se lancer dans ce type de formations longues, car celles-ci mènent à l’emploi et sont également une bonne opportunité pour des personnes qui sont plus éloignées de l’emploi de se relancer sur le marché de la formation et de l’emploi.
A ce jour, l’IBEFE Namur continue donc de mener des actions d’interpellation vis-à-vis du Politique, de manière à mettre en avant l'importance d'inciter des personnes à aller se former dans ces métiers, étant donné que le secteur non marchand est important dans notre bassin, que les employeurs du secteur connaissent des difficultés de recrutement et que ce secteur est amené à se développer fortement dans les prochaines années suite à l'accroissement des besoins de la population pour ce type de services.
Une évaluation chiffrée et qualitative du projet a été réalisée en fin de formation.